martes, 5 de abril de 2011

Guillaume MUSSO, Sauve-moi

Guillaume Musso

Né en 1974, Guillaume Musso, passionné de littérature depuis l'enfance, commence à écrire alors qu'il est étudiant. Paru en 2004, son roman Et après... est vendu à près d'un million d'exemplaires. Cette incroyable rencontre avec les lecteurs, confirmée par l'immense succès de tous ses romans ultérieurs, Sauve-moi, Seras-tu là?, Parce que je t'aime, Je reviens te chercher et Que serais-je sans toi?, fait de lui un des auteurs français favoris du grand public, traduit dans le monde entier, et plusieurs fois adapté au cinéma.


www-guillaumemusso.com

Résumé:
Lorsque, par une froide soirée d'hiver, Juliette et Sam se croisent en plein coeur de Broadway, c'est le coup de foudre. Elle, jolie Française de 28 ans, multiplie les petits boulots en nourrissant des rêves d'actrice. Lui, la trentaine, est un jeune pédiatre new-yorkais dévoué corps et âme à son travail depuis le suicide de sa femme. Persuadés d'avoir enfin trouvé un sens à leur vie, ils vont s'aimer le temps d'un week-end intense, aussi magique qu'inoubliable. Mais Juliette doit retourner à Paris. Quant à Sam, il ne sait trouver les mots pour la garder à ses côtés.
Du moins, pas assez vite. Car à peine l'avion de la jeune femme a-t-il décollé qu'il explose en plein vol...


Critiques:

"Du souffle, du suspense et une bonne dose de surnaturel" (Psychologies Magazine)

"Guillaume Musso est un peu le James Cameron ou le Spielberg de la littérature française contemporaine." (Brice Depasse - Lire est un plaisir)


Quelques passages intéressants:

Page 29: Extrait du film À tombeau ouvert de Martin Scorsese
Sauver la vie de quelqu'un c'est comme tomber amoureux: il n'y a pas de meilleure drogue. Après, pendant des jours, on marche dans les rues et tout ce qu'on voit est transfiguré. On se croit devenu immortel, comme si c'était sa propre vie qu'on avait sauvée.

Page 41: Albert Cohen
On aime être ce qu'on n'est pas.

Page 44: les débuts de certains acteurs
Beaucoup d'acteurs et d'actrices avaient galéré avant d'atteindre la gloire: Tom Hanks avait joué des années dans des théâtres minables, Michelle Pfeiffer avait été caissière de supermarché, Pacino s'était vu refuser l'entrée à l'Actors Studio, Sharon Stone n'avait eu son premier grand rôle que très tard et Brad Pitt, déguisé en poulet, avait vendu des sandwichs dans une grande surface.

Page 49: Donald Westlake
À New York, tout le monde cherche quelque chose. Des hommes cherchent des femmes, et des femmes cherchent des hommes. À New York, tout le monde cherche quelque chose. Et de temps à autre... quelqu'un trouve.

Page 61: Un mec canon
N'empêche, il était vraiment pas mal. Gorgeous, comme disent les Américains. [Gorgeous = canon]

Page 73: Stendahl
L'amour est comme la fièvre, il naît et s'éteint sans que la volonté y ait la moindre part.

Page 103: une vie banale
Désormais, elle allait faire comme tout le monde: vivre modérément, rester dans le tiède, compter ses calories, boire du décaféiné, manger bio et faire de l'exercice physique tous les jours pendant une demi-heure.

Page 137: Sénèque
Les destins conduisent celui qui accepte et traînent celui qui refuse.

Pages 181-182: vision mystique vs pathologie
Docteur Galloway - Diagnostic de la patiente Grace Costello ayant été reçue ce jour, 24 janvier, en consultation à l'hôpital avant qu'elle ne prenne la fuite.
Le sujet manifeste plusieurs symptômes psychologiques: idées délirantes à caractère mystique, incapacité à saisir certains aspects de la réalité, perturbations importantes de la pensée.
Poursuivie par ses obsessions, la patiente présente des signes de paranoïa avancée en étant convaincue d'être sous l'emprise de forces étrangères à sa propre personnalité, en l'occurrence un complot d'une organisation céleste détentrice de pouvoirs quasi illimités.
Autant que je puisse en juger, Mme Costello n'a pas absorbé de drogue ni d'alcool. Elle montre une grande repartie et ses idées fixes n'ont visiblement pas altéré son intelligence. On ne note pas de repli apathique ni de syndrome catatonique.
En situation de déni total de sa maladie, la patiente ne semble pas suivre actuellement de traitement adapté à sa pathologie, manifestement une schizophrénie paranoïde en phase de rechute.
L'absence de prise de neuroleptiques peut faire craindre un passage à l'acte inopiné, ce qui fait du sujet un individu potentiellement dangereux.

Pages 190-191: interprétation des dessins des patients/enfants
Durant ses études de médecine, il avait été profondément marqué par l'un de ses stages dans une prison pour mineurs. Là-bas, les dessins des détenus n'évoquaient que meurtre et violence. Il avait continué à s'intéresser au sujet et était devenu l'un des pédiatres les plus compétents pour déchiffrer et analyser les dessins d'enfants. Il avait même écrit un article sur le sujet dans une revue médicale et connaissait la plupart des ouvrages qui traitaient de ce thème. Ils fourmillaient d'ailleurs de cas troublants. Parfois, les dessins suggéraient que certains enfants savaient précisément quand ils allaient mourir. À travers leurs peintures, ils anticipaient leur disparition et se servaient de ce support pour délivrer un dernier message à leur famille. Étrangement, ces messages respiraient souvent la sérénité comme si, au moment d'accoster sur l'autre rive, ces enfants s'étaient déjà libérés de leur angoisse et de leur souffrance. Mais le plus déroutant était peut-être ces dessins de papillons qu'on avait retrouvés gravés par de jeunes prisonniers sur les murs des baraquements des camps de concentration.

Page 231: Sören Kierkegaard
On doit vivre sa vie en regardant devant soi, mais on ne la comprend qu'en regardant en arrière.

Page 261: Christian Bobin
Nous ne sommes faits que de ceux que nous aimons et de rien d'autre.

Page 281: Shakespeare
Le mal que font les hommes vit après eux. Le bien est souvent enseveli avec leurs cendres.

Page 295: Extrait du film Bad Lieutnant, d'Abel Ferrara
Les vampires ont de la chance: ils se nourrissent des autres. Nous, on est obligés de se dévorer nous-mêmes.

Page 322: le fumikomi, un coup japonais
Profitant de son avantage, le Vautour plia son genou et, d'un coup de pied écrasant, enfonça son talon, droit dans le tibia de Sam.
Le médecin tomba au sol en hurlant, comme si son os était cassé. Un dernier coup de coude lui écrasa l'épaule et termina de le mettre K.-O.
-Efficace, n'est-ce pas? affirma le Vautour en récupérant son pistolet. Les Japonais appellent ce coup un fumikomi. Ça marche aussi très bien pour briser un genou ou une cheville...

Page 333: l'Amour pour Kant et Stendhal
En bonne littéraire, elle aurait dû écouter les mises en garde de Kant et de Stendhal: l'amour tourmente et fait souffrir; l'amour n'est qu'un soleil trompeur, une drogue qui nous empêche de voir le réel. Nous croyons toujours aimer quelqu'un pour ce qu'il est, nous n'aimons en fait, à travers lui, que l'idée de l'amour.

Page 343: Ambroise Paré
Rien n'est plus sûr que la mort,
Rien n'est moins sûr que son heure.

Page 349: réflexion sur la vie et la mort
Maintenant qu'il était forcé d'accepter l'incroyable histoire de Grace, Sam ne cessait de se poser des questions sur la nature de la vie et de la mort. Il y avait réfléchi une bonne partie de la nuit, mais cela revenait sans cesse de manière à la fois inquiétante et excitante. Est-ce que la vie humaine avait une finalité ou bien se résumait-elle seulement à un mécanisme biologique? Et la mort... Était-elle vide de sens ou bien ouvrait-elle un passage vers une autre vie, un ailleurs où nous irions tous?

Page 350: l'expérience de la mort
Souvent, il avait discuté avec des patients asiatiques qui croyaient que quelque chose en nous ne mourait jamais et poursuivait un cycle sous une autre forme. D'autres fois, il avait été troublé par les récits de ceux qui avaient vécu une expérience de mort imminente: le tunnel de lumière, la sensation de bien-être, les retrouvailles avec les disparus... Mais il n'avait jamais été convaincu, ni par cela ni par les belles paroles du père Hathaway qui, dans son enfance, l'exhortait à chercher Dieu et à parier sur son existence.

Page 355: Lamartine
"On voudrait revenir à la page où l'on aime
Et la page où l'on meurt est déjà sous nos doigts."

Page 373: D'après Mathilde Asensi
Quand je pense à tout ce qui m'est arrivé, je ne peux m'ôter de l'esprit l'idée qu'un mystérieux destin tisse les fils de nos vies avec une vision très claire du futur, sans prendre en compte nos désirs et nos projets.

Page 397: Henn, Apocryphes, 35
Ce monde n'est qu'un pont. Traverse-le, mais n'y construis pas ta demeure.